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A 23 heures, Adrien reçu un appel : un corps avait été trouvé dans une prairie, près de Pont de Vaux. D'après son collègue, ce meurtre ressemblait aux deux autres. Mais si c'était le cas, cela voulait dire qu'un tueur en série rôdait dans la région ? Adrien frissonna.
Il raccrocha et regarda encore les photos des corps de Célia Paris et de Jean Duchet. Le légistes avait été formel : ils furent conscient un long moment avant de mourir. Adrien scruta attentivement les images. Leur visage avait été déformé, aplati ! Pour tout dire, on aurait presque pu deviner l'objet qui avait servit à ce massacre grâce à la forme des bosses. Des gros hématomes couvrait leur corps nu, leur mâchoire était décrochée... Mais qui avait pu faire cela ? Qui avait pu avoir l'idée de le faire ? Et en plus ils avaient été conscients...
Adrien ferma la chemise contenant les photos et composa le numéro de Lucas. Il tomba sur le répondeur... Il râla, lâcha un petit juron et laissa un message :
-Bon, Lucas, c'est Adri. Un autre corps a été découvert, si t'es pas au courant. Ca doit être le même tueur que les deux autres, quand j'ai les photos je te les envoies. Bon... Bonne nuit.
Puis il raccrocha. Il se leva lourdement de sa chaise et partit dans la salle de bain se mettre en pyjama. Caroline et les enfants dormaient depuis déjà un moment. En entrant dans la chambre, il l'a vue en train de ronfler... Il faudra encore qu'il mette ses bouchons...
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Jason l'avait raccompagnée chez ses parents, où elle vivait toujours. Ils avaient discutés, s'étaient embrassés, câlinés, puis elle était sortie, le sourire aux lèvres. A présent il la contemplait, marchant jusqu'au palier de la maison. Elle était vraiment jolie, Brooklyn ! Magnifique même ! Elle était grande, avec de longs cheveux châtains - Jason l'appelait toujours La Crinière - avec une belle frange sur le côté gauche. Elle avait bien sûr un corps de sportive, et un très beau derrière. Il lâcha un petit rire.
Soudain, son téléphone sonna et l'arracha à ses rêveries : c'était le flic qu'il avait vu l'autre jour, chez Maxence. Il voulait le voir, demain, au commissariat. Que lui voulait-il ? Pfff, la réponse était évidente : on l'accusait. Depuis qu'il était enfant on l'accusait toujours de tout... Enfin, il irait. Puis après, il passerait voir Chachou, elle lui manquait. Cela faisait un jour qu'il ne l'avait pas vue mais elle lui manquait.
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Brooklyn sortit de chez elle pour aller rejoindre Jason dans sa voiture. Il était garé devant chez elle. Elle avait hâte de le revoir, malgré leur dispute, il y a quelques jours. Elle avait essayé de l'appeler mais il ne répondait jamais au téléphone... A quoi bon en avoir un ?
Elle arriva devant l'Audi grise et monta :
-Coucou toi ! fit Jason en l'embrassant sur la joue.
Il avait mit du parfum et portait un Marcel noir. Cela faisait ressortir ses muscles.
-Salut... On s'est pas beaucoup vu ces derniers temps.
-Faut dire que tu m'a pas mal prit la tête...
Brooklyn de racla la gorge.
-Oublions, hum ?
Jason s'excusa de ne pas avoir répondu à ses appels. Il lui expliqua aussi pourquoi ; il était accusé d'un meurtre sur une meuf qu'il connaissait à peine.
-De meurtre ?
Elle commençait déjà à paniquer.
-Oui mais t'inquiète ! Ils ont pas de preuve, et je te donne ma parole que c'est pas moi.
-C'est chez Maxence que tu l'as retrouvé ? Et comment elle s’appelle déjà ?
-Ouais c'est chez lui. Célia Paris. Tu connais ?
-Mmmh, non. fit-elle.
Brooklyn avait 17 ans, bientôt 18. Elle avait rencontré Jason au collège. Au début, ils n'étaient que des amis. Puis après la première, au lycée, ils s'étaient rapprochés. Cela faisait six mois qu'ils sortaient ensemble, et pour tout dire, elle se sentait comblée.
-Bon, elle veut aller où la miss ?
Elle aimait Jason parce qu'il était simple, sympa et plutôt généreux. Il ne passait pas son temps à l’impressionner comme d'autres mecs, et il l'aimait pour se qu'elle était.
-Noémie m'a proposé un bowling. Tu veux ?
Jason démarra la voiture.
-Allez !
Quelques minutes plus tard, ils étaient arrivés devant le grand bâtiment où était écrit en énormes lettres rouges : BOWLING.
Noémie les attendait avec impatience. Ils entrèrent à l’intérieur, main dans la main :
-Ah, vous êtes rabibochés ? Ça fait plaisir ! dit-elle.
-Ouais, à nous aussi. dit Jason.
Ils commencèrent une partie. Puis une autre. Puis encore une autre.
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-Tu aimes le clafoutis ?
Aristide sourit tendrement à Sariah. Mon Dieu qu'il l'aimait ! Il l'avait rencontré lors d'un accident de la route. Sa voiture avait percuté la sienne, Aristide était sortit de son véhicule pour aller voir si il n'y avait pas de blessé et c'est là qu'il l'avait vu. Voilà maintenant vingt ans qu'ils étaient mariés et qu'ils s'aimaient comme au premier jour.
-Oui, fit-il, surtout le tient.
-Oh quel loveur, je t'en prie !
Il ne pensait pas que son fils puisse être coupable d'un meurtre. Certes, il avait déjà fait des petites conneries, et que Dieu le pardonne, mais c'était un bon gars. Aristide avait tout fait pour élever ses enfants correctement et strictement, et voilà qu'on accusait son fils d'avoir tué une fille... Non, ce ne pouvait pas être lui.
-Tu le fais aux cerises ?
-Bah oui bêta ! Aux bonnes cerises du jardin.
Nous étions à à la mi-juin et les arbres fruitiers donnaient de délicieux fruits.
-Pourquoi bêta ?
Il se leva, vint prendre sa femme par la taille et l'embrassa. Ensuite, il se servit un verre de whisky et retourna s'asseoir. Il but une gorgée de boisson et regarda Sariah, en train de dénoyauter les cerises ; pour ses 40 ans et ses 5 enfants, elle était encore une belle femme. Une très belle femme même, avec de belles formes et une peau métissée. Deux jours plutôt, elle avait les cheveux long. Aujourd'hui, elle s'était fait faire une coupe au carré avec une frange sur le côté. Il aimait aussi. Il aimait tout le temps !
Victor entra dans la cuisine, un grand sourire aux lèvres :
-Qu'est qui te fais tant plaisir fils ? Le gâteau de maman ?
-Mais non ! cria t-il. A l'école on travaille sur la guerre et tout et on va aller voir un musée !
Sariah s'essuya les mains dans un chiffon, leva les sourcils et ébouriffa les cheveux de son enfant :
-Mais mon gâteau, il te fait plaisir aussi ?
-Bah oui mais plus le musée ! Et il me faut votre autorisation... Je peux y aller ? Steuplé !
-Oui bien sûr, fit-elle en rigolant.
Aristide et Sariah regardèrent Victor partir. Et bien ! Il était toujours gai. Lui n'avait pas encore tout ces problèmes, toute cette peine. Lui était encore un petit garçon innocent. Lui n'était pas encore entré dans le monde affreux des adultes.
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Lucas arriva, pour une fois, à l'heure au commissariat. Il avait mal dormi ; son sommeil avait été rempli de cauchemars et de rêves glauques. Dans les couloirs peints en roses pâles, il croisa Louis Arthur, un de ses collègues et amis. Il paraissait paniqué :
-Oh, salut Lucas, je te cherchais.
-Salut... Qu'y a t-il ?
-Il y a deux choses ; la première c'est que la presse nous harcèle, ils veulent tout savoir sur le meurtre et...
-Et...?
-Et sur l'autre meurtre aussi.
-L'autre meurtre ?
Louis lui expliqua qu'un second corps avait été retrouvé dans un container, vers Bourg. La victime était un homme, d'une vingtaine d'années.
-Pourquoi personne ne m'a prévenu ?
-Je sais pas ! Mais le truc c'est que ce meurtre ressemble étrangement au précédent...
-C'est à dire ?
L'homme s'appelait Jean Duchet, il avait 21 ans. il avait été tué par multiple coups sur le corps et une balle lui avait été tirée dans la nuque.
-Ah ouais... Des témoins ? demanda Lucas.
-Non, pas plus que ça. Le meurtrier a choisi le meilleur moment pour frapper, un peu comme l'autre assassinat. Entre 20 et 21 heures.
-Bon... Du coup, il faudra que je fasse une liste des suspects. Pour la presse, ne leur dit rien. Et préviens les gars pour qu'ils fassent de même, j'ai pas envie de les avoir dans les pattes.
-OK... Il y a des photos du crime dans ton bureau. Je me suis permis d'entrer.
Les deux hommes parlèrent encore quelques secondes puis Lucas alla voire Adrien, encore en monologue. Devait-il commencer à s'inquiéter pour lui ?
-Hum... Salut Adri. Dois-je appeler le SAMU ?
-Je me roule par terre mort de rire. fit Adrien, platement.
-T'as les renseignements ?
-Ouais. Alors, Célia Paris, 18 ans, sans histoire. Elle a arrêté ses études de commerce pour aller vivre avec un certain Melvin Petit, mais ça n'a pas marché alors elle bosse dans un supermarché en temps que caissière et vit chez ses parents. Jason Andetan, 18 ans également, vit dans un studio à Mâcon, il travaille dans un bar et finance une salle de sport pour danser avec ses amis.
-Il a un casier judiciaire Andetan ?
-Pourquoi tu demandes ça ? fit Adrien. Non, il a juste quelques petites infractions comme excès de vitesse ou des petits vols, genre paquets de chewing-gum...
-Ouais... Ça commence par des petits trucs puis ça finit par des braquages à main armée....
-Oh, et il a une petite amie. Fin, ils se sont embrouillés, puis remis ensemble, puis re-embrouillés... Je comprends pas trop.
-Ah ah, ça change pas de d'habitude. dit Lucas, en lui souriant.
-MDR.
Adrien se retourna puis partit. Cette fois, il portait une chemise à carreaux rouges et jaunes et un pantalon vert.
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